AdoptĂ© en premiĂšre lecture devant le sĂ©nat, le projet de loi dâaccĂ©lĂ©ration et de simplification de lâaction publique dit « ASAP », devrait conduire Ă faciliter lâimplantation de projets industriels dans les territoires.
Ce projet du gouvernement entend déployer les mesures et préconisations issues du rapport KASBARIAN , et notamment modifier les procédures applicables aux installations classées (art. 21 à 28 du projet) via les mesures suivantes :
- Les dossiers en cours dâinstruction dâune installation classĂ©e Ă©chapperont Ă lâapplication des nouvelles normes entrant en vigueur au moment de la dĂ©livrance de lâautorisation. Ces installations bĂ©nĂ©ficieraient ainsi dâune forme de droit dâantĂ©rioritĂ©.
- La possibilitĂ© pour le prĂ©fet dâautoriser le dĂ©but des travaux avant dĂ©livrance de lâautorisation environnementale dĂšs lors que lâenquĂȘte publique a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e et que le permis de construire de ces travaux a Ă©tĂ© octroyĂ©. Dans cette hypothĂšse, le public devra avoir Ă©tĂ© informĂ© de la dĂ©cision dâautoriser le dĂ©but des travaux.
- Une plus grande sĂ©curitĂ© des projets lors de lâactualisation des Ă©tudes dâimpact existantes. Ainsi, en cas dâĂ©volution des Ă©lĂ©ments dâun projet ayant dĂ©jĂ fait lâobjet dâune Ă©tude dâimpact initiale, lâavis de lâautoritĂ© environnementale ne pourra revenir sur les autorisations dĂ©jĂ dĂ©livrĂ©es. Par ailleurs, lors du processus dâactualisation, les prescriptions nouvelles devront porter uniquement sur lâautorisation faisant lâobjet dâune actualisation de lâĂ©tude dâimpact. Enfin, dans le cas de la procĂ©dure dâautorisation environnementale, la consultation devrait ĂȘtre limitĂ©e Ă une consultation de lâautoritĂ© environnementale et non deux consultations distinctes (la premiĂšre au titre de la procĂ©dure dâautorisation et lâautre au titre du mĂ©canisme dâactualisation de lâĂ©tude dâimpact).
- La gĂ©nĂ©ralisation de la facultĂ© pour le prĂ©fet de dispenser certains projets ICPE de consultation du Conseil dĂ©partemental de lâenvironnement et des risques sanitaires (CODERST).
- La possibilitĂ© pour le prĂ©fet de faire procĂ©der Ă une enquĂȘte publique par consultation en ligne pour les projets soumis Ă autorisation mais non soumis Ă une Ă©tude dâimpact. Lâadaptation de la procĂ©dure de consultation du public tiendrait compte des enjeux et de la complexitĂ© des dossiers.
- Lâintervention obligatoire dâun bureau dâĂ©tude certifiĂ© lors de la procĂ©dure de fin de vie des ICPE. Cette intervention obligatoire permettrait aux exploitants dâattester de la mise en sĂ©curitĂ© ou le cas Ă©chĂ©ant, de la rĂ©habilitation des sites oĂč les activitĂ©s viennent Ă cesser. Seraient visĂ©es par cette intervention, les ICPE soumises Ă autorisation ou Ă enregistrement ainsi que certaines installations soumises Ă dĂ©clarations.
- Lâouverture de conditions particuliĂšres dâapprovisionnement en Ă©lectricitĂ© pour les entreprises se trouvant sur une mĂȘme plateforme industrielle. Cette ouverture se ferait sous rĂ©serves pour les entreprises, dâen faire la demande et de rĂ©pondre Ă des critĂšres de consommation.
Pour lâheure, rien nâest gravĂ© dans le marbre concernant la pĂ©rennitĂ© de lâactuelle mouture du projet retenu par le sĂ©nat, celui-ci ayant Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© par plusieurs spĂ©cialistes comme multipliant les atteintes Ă la protection de lâenvironnement.
Affaire Ă suivre donc pour le projet de loi « ASAP » qui depuis le 6 mars est soumis Ă lâexamen de lâAssemblĂ©e nationale.
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Sources :
senat.fr, Projet de loi dâaccĂ©lĂ©ration et de simplification de lâaction publique
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Edouard VILLARDÂ â Juriste HSE â edouard.villard@echoline.fr