PubliĂ© au JO du 14 dĂ©cembre, un dĂ©cret est venu simplifier la procĂ©dure dâautorisation environnementale. Parmi les principales modifications : simplification et accĂ©lĂ©ration des procĂ©dures avec notamment la dĂ©concentration de plusieurs consultations actuellement nationales au niveau local et le dĂ©ploiement de la transmission Ă©lectronique des dossiers.
Pour mémoire, le gouvernement avait soumis à consultation le projet de ce décret en avril 2019. La mouture proposée alors reste sensiblement similaire à celle finalement adoptée.
Rappelons que la procĂ©dure dâautorisation environnementale a Ă©tĂ© instituĂ©e en 2017, et sâapplique aux installations classĂ©es pour la protection de lâenvironnement et IOTA (installations ouvrages, travaux et amĂ©nagement sur lâeau). Il sâagissait dâune simplification importante car elle permet de regrouper diffĂ©rentes autorisations requises au sein dâune unique procĂ©dure.
Voici les principaux points de la procĂ©dure dâautorisation environnementales impactĂ©s par le dĂ©cret.
Les consultations obligatoires remaniées
- Pour les demandes dâautorisation environnementale relatives Ă une opĂ©ration dâamĂ©nagement, de construction dâouvrages ou de travaux, susceptible dâaffecter ou affectant des Ă©lĂ©ments du patrimoine archĂ©ologique, la consultation du prĂ©fet nâest plus requise.
- Concernant les projets dâICPE soumis Ă autorisation environnementale qui sont implantĂ©es dans des communes hĂ©bergeant des aires de production de produits dâappellation dâorigine, il nâest plus nĂ©cessaire de requĂ©rir lâavis de lâInstitut national de lâorigine et de la qualitĂ© (INAO).
- Dans le cas oĂč lâautorisation de dĂ©frichement (bois ou forĂȘt relevant du rĂ©gime forestier) est incluse dans la demande dâautorisation environnementale, il nâest plus nĂ©cessaire de consulter lâOffice national des forĂȘts (ONF).
- Les demandes dâautorisation environnementale pour des projet IOTA sont les plus impactĂ©s avec la suppression de trois consultations obligatoires (le gestionnaire du domaine public, le prĂ©sident de lâĂ©tablissement public territorial de bassin, et lâorganisme de gestion collective des prĂ©lĂšvements dâeau pour lâirrigation). Ainsi, seule demeure la consultation obligatoire de la Commission locale de lâeau pour les projets impactant un schĂ©ma dâamĂ©nagement de gestion de lâeau (SAGE) ou qui sont situĂ©s dans son pĂ©rimĂštre.
- Pour les projets dâautorisation environnementale incluant une dĂ©rogation « espĂšce protĂ©gé » le principe devient la consultation du Conseil scientifique rĂ©gional du patrimoine naturel (CSRPN). Le Conseil national pour la protection de la nature ne sera consultĂ© que dans des cas exceptionnels prĂ©vus.
Dématérialisation de la procédure
A compter du 15 dĂ©cembre 2020, il sera possible dâadresser son dossier de demande dâautorisation environnementale par tĂ©lĂ©procĂ©dure sur service-public.fr. Pour rappel, le Code de lâenvironnement prĂ©voit actuellement lâenvoi obligatoire de quatre exemplaires papier du dossier de demande accompagnĂ©s dâun envoi sous forme Ă©lectronique.
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LâaccĂ©lĂ©ration du lancement de lâenquĂȘte publique et de la phase contradictoire
Pour ce faire la dĂ©signation du commissaire enquĂȘteur est notamment facilitĂ©e. Il est dĂ©sormais possible de modifier la composition du dossier dâenquĂȘte soumis au PrĂ©sident du tribunal administratif afin dây inclure la rĂ©ponse du porteur de projet aux questions de lâautoritĂ© environnementale.
La modification prĂ©voit Ă©galement Ă cette occasion la possibilitĂ© de suspension du dĂ©lai dâexamen du dossier par le prĂ©fet dans lâattente de la rĂ©ponse du porteur de projet.
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DĂ©lais dâapplication
Ces nouvelles dispositions sont dâores et dĂ©jĂ applicables aux demandes dâautorisation environnementale prĂ©sentĂ©es depuis le 15 dĂ©cembre 2019, Ă lâexception de celles concernant les consultations obligatoires de projets dâautorisation environnementale incluant une dĂ©rogation « espĂšce protĂ©gĂ©e » qui sâapplique au 1er janvier 2020.
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Sources :
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Edouard VILLARDÂ â Juriste HSE â edouard.villard@echoline.fr