Début mars, à l’occasion de la Semaine Européenne de l’endométriose, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) a publié trois outils ayant pour objectif une meilleure prise en compte de l’endométriose au travail par les différents acteurs de l’entreprise. Ces outils sont avant tout destinés aux managers et décideurs (management de proximité, direction et ressources humaines). Il s’agit :

• D’une affiche de sensibilisation qui peut être imprimée et affichée dans les entreprises ;
• D’un quiz pour tester les connaissances sur l’endométriose et ses effets sur la vie professionnelle (vous pouvez y accéder via ce lien) ;
• D’un guide pour repérer des leviers d’action en matière notamment de management et de pratiques RH.

❓Quel est l’intérêt de ces outils pour les entreprises ?

• D’une part, ils permettent de sensibiliser à cette maladie et de faire prendre conscience de la gravité des impacts ressentis par les personnes qui en souffrent, tant dans leur vie personnelle que professionnelle.
• D’autre part, ils permettent d’offrir des pistes d’action concrètes pour les acteurs de l’entreprise, afin que cette maladie soit mieux prise en compte dans le monde du travail.

Des outils de sensibilisation : une maladie répandue mais mal comprise

Comme le rappellent le guide et l’affiche de sensibilisation de l’ANACT, environ 1 femme sur 10 est atteinte d’endométriose, soit entre 1,5 et 2,5 millions de femmes.

💡 L’endométriose est une “maladie gynécologique, inflammatoire et chronique qui est fréquente chez les femmes de 15 ans à 50 ans”, et “qui se caractérise par le développement de tissus semblables à la muqueuse utérine sur différents organes en dehors de l’utérus (par exemple sur les ovaires, la vessie, le vagin ou le rectum) provoquant notamment des inflammations, des lésions, des adhérences ou encore des kystes” (site du gouvernement et guide de l’ANACT).

Les symptômes sont variables : douleurs aigües, fatigue chronique, malaises ou encore troubles physiques (guide de l’ANACT). Pourtant, l’endométriose est généralement diagnostiquée seulement au bout de 7 à 10 ans en moyenne.

L’endométriose peut nécessiter des aménagements du travail : par exemple, avoir la possibilité de s’arrêter au cours d’une tâche ou encore de s’absenter pour les rendez-vous médicaux. En effet, 65% des femmes déclarent que leur maladie a des impacts négatifs sur leur travail (site du gouvernement). Par ailleurs, si vous passez le quiz de l’ANACT, vous verrez que 25% des femmes atteintes d’endométriose ont renoncé à leur statut ou à leur métier du fait de cette maladie.

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Des outils d’action : propositions de mesures concrètes pour mieux prendre en compte l’endométriose au travail

Face à ce constat, le guide de l’ANACT cherche à apporter des réponses concrètes aux entreprises qui se demandent quelles mesures mettre en oeuvre afin de mieux prendre en compte l’endométriose au travail.

Des exemples de mesures concrètes

Le guide suggère notamment des mesures qui peuvent être mises en place au niveau du management de proximité, de la direction ou encore des ressources humaines. Par exemple :

• 🪑Un aménagement du poste : adaptation du bureau, équipement permettant de limiter les manipulations de charges.
• 📝 Un aménagement de l’activité : identification des tâches ou des situations de travail susceptibles d’aggraver les douleurs ou la fatigue, remplacement des tâches difficiles à réaliser par de nouvelles activités compatibles avec l’état de santé de la salariée.
• ⏱️ Un aménagement des horaires et du temps de travail afin de faciliter la gestion de la douleur et les rendez-vous médicaux.
• 🛏️ Une mise à disposition de locaux pour se reposer.
• 💻 La possibilité de bénéficier de jours supplémentaires de télétravail.
• 🕧 La mise en place d’un temps partiel thérapeutique.

👩 Dans les cas où les difficultés de maintien au poste ne pourraient pas être résolues par ce type de mesures, il faudrait alors rechercher un changement temporaire d’affectation voire un nouveau poste dans l’entreprise.

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Des points de vigilance soulignés

L’ANACT signale également que certains points devraient faire l’objet d’une attention particulière.

👥 Prévenir l’isolement de la salariée résultant par exemple du télétravail ou encore du mi-temps thérapeutique : points réguliers, travail en binôme.

🗣️ Prévenir les tensions au sein de l’équipe qui pourraient résulter des aménagements spécifiques pour les personnes souffrant d’endométriose.

🧑‍⚕️ S’assurer que le secret médical soit respecté.

ℹ️ Lutter contre les stéréotypes, par exemples grâce à des séances d’information.

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Au-delà de l’endométriose : une réflexion sur les maladies chroniques

Dans ses outils, l’ANACT souligne également la nécessité d’adopter une vision globale : “Les mesures pour traiter des difficultés liées à l’endométriose au travail au cas par cas sont d’autant plus efficaces qu’elles s’intègrent dans une politique globale de prise en compte des maladies chroniques ou invalidantes au travail”. Elle suggère par exemple “d’intégrer les mesures en faveur de l’endométriose dans les accords collectifs ou plans d’action sur l’égalité professionnelle et la qualité de vie”.

Au-delà, elle signale que la majorité des mesures suggérées dans le guide concernant l’endométriose pourraient tout à fait s’appliquer à d’autres maladies chroniques qui elles aussi ont tendance à ne pas être bien prises en compte dans le monde du travail et qui restent généralement taboues.

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Sources :

Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, Endométriose et travail : 3 ressources pour comprendre et agir en entreprise

Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, Endométriose et travail : comprendre et agir - Guide pour les dirigeants et manageursMinistère du travail, de la Santé et des Solidarités, Endométriose et travail : trois ressources pour comprendre et agir

‍Mon Parcours Handicap, Comment adapter votre travail avec une endométriose ?